La bijouterie "fantaisie" est devenue populaire entre le début et le milieu du XXe siècle avec le développement de pierres précieuses simulées peu coûteuses. La créatrice de mode française Coco Chanel a déclaré : "Je n'aime que les faux bijoux... parce qu'ils sont provocants". Cette déclaration a conféré une légitimité aux bijoux non précieux, les créateurs concevant de nouveaux styles, de nouveaux matériaux et de nouvelles possibilités. L'évolution du mode de vie des femmes, de plus en plus nombreuses à travailler, l'influence du glamour hollywoodien et l'affaiblissement des influences européennes pendant les années de guerre ont conduit à la popularisation des bijoux fantaisie habillés et colorés en Amérique du Nord.
Entre 1947 et 1981, Gustave Sherman, le bijoutier fantaisie le plus renommé au Canada, a été le premier à fabriquer des bijoux fantaisie de haute qualité fabriqués au Canada, qui rivalisaient avec les meilleures marques internationales. Utilisant les cristaux Swarovski les plus fins, il s'est fait connaître pour ses designs sophistiqués, ses combinaisons de couleurs et la qualité de ses sertissages. Fils de Lituaniens ayant immigré au Canada pour échapper à la persécution, Sherman n'a reçu aucune formation créative formelle. Après avoir travaillé comme vendeur de bijoux, il fonde G. Sherman & Company à Montréal. Dans les années 1950, l'entreprise est florissante et Sherman est le bijoutier fantaisie le plus reconnu au Canada.
Les créations de Sherman étaient complexes, pleines de lignes, de formes et de couleurs contrastées. Ses pièces nécessitaient un grand nombre de cristaux, tous sertis à la main sur des montures doublement plaquées. Ses créations allaient d'un prix abordable à un prix élevé et étaient vendues dans de grands magasins et bijouteries tels que Birks, Eatons et Peoples, mais aussi dans de petites bijouteries indépendantes à travers le pays.
Exposition organisée par la Galerie Andrew et Laura McCain, Florenceville, N.-B.